TABAQUOI ? TABADO, LE PROGRAMME QUI AIDE LES ADOS A ARRÊTER DE FUMER

Dans les Hauts-de-France, 22 % des lycéens de 17 ans fument quotidiennement et cette consommation est deux fois plus élevée parmi les apprentis du même âge (47 %) et les élèves de lycées professionnels que dans les filières générales et technologiques. C’est pourquoi la Mutualité Française des Hauts-de-France anime des réunions d’information sur le programme Tabado avec pour ambition d’être le premier maillon de la chaîne de prévention sur l’aide à l’arrêt du tabac.

Cette consommation quotidienne plus élevée explique le choix de mener l’opération Tabado pour aider au sevrage tabagique auprès de 4350 élèves-apprentis de la région. Sept centres de formation des apprentis bénéficieront du programme Tabado au cours de l’année scolaire 2019 – 2020 (BTP Lille Métropole, BTP de Marly, CCI de l’Aisne, UFA Montalembert, UFA Baudimont, Startévo, UFA Sainte-Barbe).

TABADO : METTRE UN PIED DANS LES ETABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL POUR AIDER AU SEVRAGE TABAGIQUE

Ainsi, à l’issue du premier atelier qui s’était tenu fin 2019 à la CCI de Laon, nous faisions la rencontre d’Anaïs, 20 ans, élève-apprentie en BTS au centre de formation de Laon : « j’ai arrêté de fumer en février 2019 grâce aux patchs mais j’ai repris à la rentrée de septembre. Ce qui m’a le plus manqué, c’est la cigarette après le repas ! C’est trop difficile d’arrêter définitivement de fumer car je suis entourée de fumeurs ; mon conjoint et mes amis fument et ici, au centre de formation, on sort fumer à chaque interclasse. Par contre, au boulot, je fume seulement entre 3 et 4 cigarettes par jour car très peu de mes collègues fumeurs prennent une pause par manque de temps ».

Proposé par Hauts-de-France Addictions à 13 acteurs de santé en région qui agissent dans le domaine de la promotion de la santé, la Mutualité Française Hauts-de-France joue un rôle essentiel dans le dispositif, notamment par son expertise en prévention santé sur les addictions. Tabado fait en effet intervenir, au sein de chaque établissement partenaire de l’opération, des animateurs de prévention et des professionnels de santé formés à la tabacologie. Plusieurs d’entre eux sont même autorisés à prescrire des traitements de substitution nicotinique.

Trois étapes essentielles composent le parcours Tabado. Séquencées dans le temps sur une période de sept mois et intégrées à l’emploi du temps des élèves, elles permettent à chacun, fumeur ou non, d’y prendre part. En parallèle du programme existe aussi un accompagnement digital, le challenge des « Tabado Games » pour qu’un soutien collectif émerge au sein de l’établissement.

« J’interviens en début de programme pour défricher le sujet pendant une vingtaine de minutes. Je présente les effets du tabagisme et ses conséquences sur la santé à l’aide d’un quiz qui fonctionne bien et nous terminons la séance par le film Tabado »

Caroline Bataille,Chargée de prévention

Inspirée des codes de l’univers du sport, Tabado propose aux élèves et enseignants de participer à un challenge entre établissements tout au long de l’année scolaire. Sur le ton de l’humour et « pas prise de tête », et pour maintenir la motivation au plus haut, un film décalé, drôle et entraînant, incite les jeunes à entrer dans le Game et dans l’univers des Tabado Games ! Il est disponible sur YouTube et le site dédié au programme de Tabado.

LA MUTUALITÉ FRANÇAISE HAUTS-DE-FRANCE, PREMIER INTERVENANT DE TABADO AUPRÈS DES JEUNES 

La Mutualité Française Hauts-de-France laisse place, un peu plus tard, aux professionnels de santé qui animent les deux dernières étapes. Le second point consiste, pour les élèves volontaires qui souhaitent intégrer le programme, à former un groupe d’aide à l’arrêt animé par un tabacologue. Beaucoup trouvent la motivation grâce à la dynamique de groupe. Et pour celles et ceux qui préfèrent un suivi individuel, le tabacologue propose des consultations individuelles en se déplaçant sur le site de formation du jeune, pendant le temps de classe et pas l’inverse. Et gratuitement. Cela permet de lever les freins du déplacement, du temps de rendez-vous ou du coût dans une perspective de lutte contre le renoncement au soin. Le professionnel de santé établit, avec le fumeur, le diagnostic de sa consommation de tabac et lui propose un sevrage adapté. Un traitement de substitution nicotinique (patchs, pastilles, etc.) peut être proposé gratuitement, avec des conseils de préparation au sevrage. S’ajoutent à ces trois étapes, quatre ateliers « motivationnels » en petits groupes de 5 à 10 personnes. Pour renforcer la motivation et le soutien des adolescents.

D’autres outils sont également à la portée des jeunes comme une version dédiée de l’application d’aide au sevrage tabagique Kwit ainsi que des filtres Snapchat géolocalisés, proposés au fur et à mesure de l’avancée du programme. Arrêter le tabac étant un processus difficile, la pédagogie des professionnels et des institutions doit être adaptée…