L’accès effectif aux soins ne peut être assuré que si l’offre médicale est adaptée aux
besoins de la population sur tout le territoire. Or en 2018 en France, 7,4 millions
de personnes (11,1 % de la population) résident dans une commune où l’accès à un
médecin généraliste est limité (contre 5,7 millions de personnes en 2016, soit 8,6 %
de la population). En deux ans, 1,7 million de personnes supplémentaires habitent
donc dans un « désert médical ». Les insuffisances de l’offre de soins conduisent à
une saturation des urgences, avec des temps d’attente qui s’allongent.
L’insuffisance de l’offre n’est pas l’unique difficulté que rencontrent les patients. Peu informés, peu outillés, ils sont contraints d’organiser leurs parcours de soins sans réelle visibilité. Leurs démarches sont rendues particulièrement ardues par le cloisonnement des acteurs de santé, un système excessivement centré sur l’hôpital au détriment du premier recours et du secteur médico-social, et par la difficulté de pouvoir partager l’information médicale. Les professionnels santé voient de leurs côté leur temps médical rogné par l’accroissement des tâches administratives.
Des barrières financières aux soins subsistent, avec des restes à charge après remboursement de la sécurité sociale parfois non maîtrisés. Le « 100 % santé » constitue une partie de la réponse en optique, dentaire et audiologie. Cependant, un séjour hospitalier ou une maladie chronique peuvent occasionner des dépenses excessives à la charge des patients et de leur complémentaire santé.
Pour la Mutualité Française, rendre effectif l’accès au premier recours et mieux organiser les parcours sont des objectifs prioritaires. Il s’agit ainsi de réconcilier la réponse aux besoins de santé des patients avec les aspirations des professionnels, mais aussi de recentrer le secteur
hospitalier sur ses missions.
Cela passe :
- Par l’extension de l’exercice regroupé et pluriprofessionnel
- Par la juste rémunération des professionnels
- Par une réponse appropriée à la question des restes à charge non maîtrisés.