Orientation 1 – Bâtir une politique globale de prévention pour lutter contre les inégalités en santé

C’est en améliorant l’état de santé général de la population qu’on renforce son « immunité » face à tous les risques de santé. Il faut donc ancrer dès le plus jeune âge, puis à tous les âges de la vie, la conviction qu’un comportement favorable à la santé peut permettre de préserver son état de santé et d’éviter l’apparition des maladies ou leur aggravation.

Bâtir une politique globale de prévention pour lutter contre les inégalités en santé

Plusieurs études universitaires estiment qu’entre 15 % et 20 % seulement de notre état de santé est déterminé par le système de santé. Dès lors, pour agir sur les déterminants principaux de l’état de santé, la politique publique de prévention doit dépasser le cadre du soin et être transversale. Elle doit s’appuyer sur une volonté politique forte et durable et sur la mobilisation de tous les acteurs du quotidien : système de santé, collectivités territoriales, écoles, employeurs, mutuelles, etc. Il faut s’efforcer de développer une véritable culture de santé publique pour tous.

En France, les programmes de vaccination, de dépistage et de prévention souffrent d’une adhésion trop faible et d’un déploiement trop limité. Par conséquent, la France aligne de grandes inégalités sociales de santé. Pour les 5 % des personnes ayant les revenus les plus élevés, les hommes ont une espérance de vie à la naissance de 84,4 ans. À l’opposé, pour les 5 % de personnes ayant les revenus les plus modestes, les hommes ont une espérance de vie de 71,7 ans, soit un écart de 13 ans. Pour les femmes, l’écart reste également très significatif (8 ans).

Parmi les déterminants de santé, la détérioration de l’environnement, du fait de sources diverses de pollution, et l’évolution des comportements, notamment alimentaires, sont notables.

Prendre en compte ces facteurs nécessite une approche tournée vers l’amélioration de l’accès aux soins, la mise en place d’une véritable politique de prévention et une évolution de la règlementation. La santé doit se diffuser au sein de toutes les politiques publiques, de façon
transversale. C’est un changement de paradigme que nous devons opérer, avec le bien-être physique, psychique, social et environnemental comme horizon. La prévention doit se déployer sur tous les lieux, pour tous : à l’école, à domicile, dans le milieu professionnel.

Dans ce cadre, le mouvement mutualiste joue un rôle important par les actions de prévention qu’il met en oeuvre.

Pour la Mutualité Française, les considérations de bien-être et de santé doivent être intégrées dans l’élaboration, la mise en oeuvre et l’évaluation de toutes les politiques publiques, conformément à la déclaration de l’OMS à Helsinki en 2013. La responsabilité de la
fixation d’objectifs de santé publique et de réduction des inégalités sociales de santé doit être placée à un niveau interministériel. Le ministère en charge de la santé assume un rôle renouvelé d’impulsion et d’accompagnement renforcé et partenarial des actions de santé publique dont la mise en oeuvre est déléguée à des acteurs institutionnels publics et privés. Le ministère est également chargé de promouvoir les derniers résultats de la recherche médicale ainsi qu’en sciences comportementales et de les mettre à la disposition des régions, des parties prenantes et des acteurs de la prévention.

Par ailleurs, deux axes prioritaires doivent être empruntés : la petite enfance tout d’abord, tant les premiers mois sont essentiels pour le développement futur, et l’activité physique et sportive régulière tout au long de l’existence, condition impérieuse du mieux-être.

PROPOSITION 1.1 DÉVELOPPER LE SECTEUR DE LA PETITE ENFANCE ET MIEUX ACCOMPAGNER LES PARENTS, NOTAMMENT CEUX EN DIFFICULTÉ

  • Déterminant d’inégalités sociales et sanitaires, la parentalité est un rôle auquel doivent faire face de nombreuses personnes sans le moindre soutien ni la moindre préparation.
    Mesure opérationnelle :
    Développer le soutien à la parentalité pour renforcer les compétences psychosociales des parents et des enfants afin de conforter leur culture en matière de santé publique.
  • Près de 13 millions de travailleurs ont un emploi en horaires atypiques et 90 % des parents concernés considèrent qu’il est difficile de trouver un mode d’accueil pour leurs enfants.
    Mesure opérationnelle :
    Développer des solutions de gardes pour les personnes travaillant en horaires atypiques.

PROPOSITION 1.2 PROTÉGER ET RECOUVRER LE CAPITAL-SANTÉ DES FRANÇAIS NOTAMMENT EN FAVORISANT L’ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE

  • Depuis 2010, l’inactivité physique associée à une alimentation déséquilibrée est devenue la première cause de mortalité évitable dans le monde.
    Mesures opérationnelles :
    – Faciliter la prescription d’activité physique adaptée par les médecins et renforcer la formation des acteurs, prescripteurs et professionnels accompagnant ces pratiques ;
    – Développer les actions de promotion de la santé (santé environnementale,
    alimentation…).

QUELQUES EXEMPLES POUR FAVORISER LA PRATIQUE

Aux différentes étapes de la vie, par le renforcement d’actions de sensibilisation et d’éducation en santé dès l’école et jusqu’à la retraite, en développant des espaces de proximité d’accès à la pratique (immeubles d’habitation, vestiaires dans les bureaux…

En milieu professionnel, en intégrant les activités physiques et sportives dans les matières négociées annuellement dans le cadre de la qualité de vie au travail et le volet sportif dans la Responsabilité Sociale des Entreprises et des Organisations, et en proposant aux collaborateurs un environnement propice à la pratique.