La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie grave et peu connue : deux patients sur trois ignorent leur état de santé. La Mutualité Française expérimente à partir de fin mars 2014 la détection de cette pathologie en pharmacie d’officine pour les adhérents des mutuelles âgés de 40 ans à 70 ans. Originalité de cette action : une coopération entre mutuelles et pharmaciens mutualistes et libéraux.
Cette expérimentation sur l’exercice des nouvelles missions des pharmaciens, définies par la loi HPST(1), s’inscrit dans la volonté de la Mutualité Française de renforcer les soins de premier recours des adhérents (programme Gaspar).
L’expérimentation se déroulera pendant trois mois dans 150 pharmacies des régions Nord-Pas-de-Calais, Bretagne et Rhône Alpes, avec la participation de plusieurs mutuelles volontaires (Apréva, Eovi Mcd Mutuelle, Harmonie mutuelle, Mutuelle de France Plus Radiance groupe Humanis, Mutuelle d’entreprise Schneider Electric, Mutuelle SMH et Unéo). Sont également impliqués les syndicats de pharmaciens libéraux (USPO, FSPF, UNPF), l’Union nationale des pharmacies mutualistes (UNPM), le Collectif des groupements de pharmacies, ainsi que les unions régionales de professionnels de santé (URPS) dédiées aux pharmaciens et les agences régionales de santé (ARS) des régions concernées.
La BPCO, un enjeu de santé majeur
La BPCO est une maladie pulmonaire qui se caractérise par l’apparition progressive d’une insuffisance respiratoire chronique, c’est-à-dire une obstruction permanente et progressive des voies aériennes. La France compte 3,5 millions de personnes atteintes, dont 80 % à cause du tabac. Les complications de cette maladie entraînent 100 000 hospitalisations par an et 16 000 décès.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit que cette pathologie deviendra en 2030 la 4e cause de décès au niveau mondial, du fait du vieillissement de la population et de l’augmentation du tabagisme.
Détecter pour agir à temps
Si la maladie est irréversible, une détection précoce permet d’en enrayer la progression. Simple et indolore, un examen du souffle permet de diagnostiquer la BPCO et de la traiter sans perdre de temps. Les adhérents des mutuelles participantes recevront un courrier avec un autoquestionnaire permettant de repérer leur risque et les invitant à prendre contact avec l’une des pharmacies participantes pour bénéficier d’une détection gratuite. Dès qu’une détection positive est observée, le pharmacien propose au patient d’informer son médecin traitant, ainsi qu’un suivi post-détection.
(1) Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires.