La prévention santé à l’heure du numérique

Jeudi 5 avril dernier s’est tenu à Assevillers le séminaire dédié au numérique et à la santé connectée organisé par la Mutualité Française Hauts-de-France. Plusieurs mutuelles avaient fait le déplacement pour rencontrer des start-up de la santé connectée.

L’avancée des objets connectés et des innovations dans le domaine de la santé numérique est quotidienne. Les mutuelles, pour certaines d’entre elles, ont déjà exploré les nombreuses possibilités offertes par ces nouvelles technologies (services en ligne, applications mobiles, coaching à distance, etc…).

« La prévention a de plus en plus sa place au sein des objets connectés. C’est dans cet esprit que nous avons souhaité créer la rencontre entre les mutuelles et plusieurs entreprises innovantes ! C’est l’occasion pour les mutuelles présentes, de découvrir ou redécouvrir sous un nouvel angle, les dernières innovations de services et objets des start-up spécialisées dans la santé numérique ! », explique Aurélie Klein, coordinatrice régionale adjointe, Prévention et Promotion de la Santé.

30 objets connectés par foyer d’ici 2020 en France

Le marché français de la santé connectée est dense au regard des 300 000 solutions d’applications mobiles qu’il comptabilise. « Seules 30 000 applis existaient il y a 6 ans ! », lance dans son propos introductif, David Sainati, invité par la Mutualité Française Hauts-de-France pour brosser l’ensemble du marché de la santé connectée et faire un point sur les dernières tendances. Ce dernier est le fondateur et président de Medappcare, entreprise spécialisée dans l’évaluation des applications mobiles de santé.

La prévention et promotion de la santé a une place certaine à se faire sur ce marché. En effet, la santé connectée propose des solutions, qu’elles soient matérielles ou en prestations de service qui répondent aux besoins d’observance aux traitements, à la simplification de la vie des aidants ou au maintien de l’autonomie par exemple.

Benjamin Raspail de la start-up Happy Visio, présentait le premier site de conférences et d’ateliers personnalisés à suivre en direct en ligne, depuis chez soi, sur des thématiques de santé, de bien-être et de prévention : « on s’adresse surtout aux personnes isolées ou vivant en zone rurale, la solution de e-learning peut aussi s’adresser aux séniors connectés qui ne se rendent pas sur les actions de prévention ».

La sédentarité dans le viseur des applications mobiles

« Qu’est-ce qui est plus dangereux que la cigarette ? La sédentarité ! », rappelle Benoît Fagnou, de la start-up Kiplin. Il est vrai que 70% de la population est sédentaire. à noter que nous sommes sédentaires à partir du moment où nous sommes assis 8h par jour. Et pire encore, nous pouvons être sédentaires et inactifs ! Kiplin veut inverser la tendance et remettre les salariés,
les patients, les séniors, etc.. à l’activité physique ! Pour cela rien de tel que le jeu.

On appelle ça la «gamification», c’est le mot à la mode qui signifie utiliser le jeu pour atteindre plus facilement des objectifs. « Le jeu est un fort levier d’engagement », c’est le concept sur lequel repose la start-up fondée à Nantes ; proposer des solutions connectées pour faire marcher-bouger les salariés des entreprises. « Nous misons sur le collectif, le digital et le jeu pour faire changer les comportements ».

Dans la famille des applications pour mobiles, était présente la start-up valenciennoise Dynacare et sa dernière innovation Dynamoove, une application synchronisée avec un capteur d’activité physique. « Nous créons un réseau communautaire entièrement dédié à l’activité physique quotidienne avec des programmes personnalisés », précise le commercial Jérôme Richoux. « Nous venons de lancer l’application Dynamoove, un test d’activité physique confidentiel et gratuit pendant 7 jours. La ville de Maubeuge le met déjà à disposition de ses administrés ».

Et la protection des informations, on en parle ?

Toutes ces innovations, du fait des services qu’elles proposent et de leur installation sur nos supports numériques en particulier nos smartphones, collectent de nombreuses informations sur nous, les utilisateurs. C’est pourquoi, il existe aussi un cadre légal et des dispositifsde certification dans le domaine de la santé connectée. Le référentiel qualité développé par Medappcare est un gage de fiabilité et de sûreté notamment au niveau de la protection des données personnelles pour les acteurs de la santé et de la protection sociale.

Quand on parle de santé, il convient aussi de respecter une rigueur scientifique et éthique ! « J’ai beaucoup apprécié l’éclairage juridique sur la protection des données ; les mutuelles sont parfois démarchées en direct, le séminaire est l’occasion ici de reposer le cadre car en tant qu’acteur de prévention santé, nous sommes aussi des prescripteurs », Leslie Roussel, référente FNMF pour l’animation prévention des Unions Régionales.