Extension de la complémentaire santé pour les retraités : fausse bonne idée !

Le conseil de la Cnam a rejeté le 1er octobre dernier, à une large majorité, le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2016, prévoyant notamment un dispositif d’accès à une complémentaire santé réservé aux personnes de plus de 65 ans.

La Mutualité Française Picardie rejette le projet du Gouvernement de créer un nouveau dispositif d’accès à la complémentaire santé pour les plus de 65 ans. Un énième dispositif venant s’ajouter aux 8 autres déjà existants.

Les plus de 65 ans : une catégorie supplémentaire de personnes qui aggrave encore la segmentation de la population française

Aujourd’hui, la complémentaire santé est devenue indispensable pour accéder aux soins. Sans elle, les français renoncent deux fois plus à se soigner. Il est donc essentiel que chacun, quel que soit son âge ou sa condition sociale, puisse avoir accès à une complémentaire santé. Au 1er janvier 2016, les salariés des petites et moyennes entreprises vont pouvoir entrer dans le dispositif de l’ANI. Ce choix de répartir la population selon des critères bien définis constitue dans ce cas précis, un frein à la mutualisation des risques entre les actifs et les inactifs et de manière générale, à la solidarité. L’extension de la complémentaire santé aux retraités en est de même.

Cette « hyper-segmentation » porte en elle la sélection des risques au détriment des adhérents et des assurés les plus en difficulté. Cette annonce soulève chez nous de nombreuses interrogations. Ces inquiétudes se justifient d’autant plus par le sentiment d’avoir été court-circuités de toute concertation.

Principe de concertation bafoué

Cette mesure qui concerne pourtant plus de 12 millions de personnes n’a fait l’objet d’aucune concertation, ni étude d’impact. Nous appelons à ce titre et pour toutes les raisons essentielles évoquées au-dessus à une remise à plat de l’ensemble des voies d’accès à la complémentaire santé afin de simplifier et rendre plus lisible le système d’accès à la complémentaire et enfin, de permettre à chacun d’accéder à une complémentaire santé.