COMMUNIQUE DE PRESSE:
RAPPORT IGAS SUR LE MEDIATOR® : La Mutualité Française demande une refonte
du circuit du médicament dans les plus bref délais
Etienne Caniard, Président de la Mutualité Française*, constate que le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur le Médiator®, rendu public hier, met en évidence toutes les défaillances du circuit du médicament que la Mutualité Française dénonce régulièrement. En l’occurrence, c’est l’ampleur et la succession des dysfonctionnements qui ont conduit à ce drame sanitaire inacceptable.
A chaque étape, les failles de ce circuit ont permis à l’intérêt particulier du laboratoire Servier de prévaloir sur l’intérêt général et plus encore sur celui des patients. Les incohérences du système ont ainsi donné la possibilité à ce laboratoire de dissimuler la vraie nature pharmacologique du Médiator®, un anorexigène qui aurait dû, comme les autres, être retiré du marché français en 1995.
La Mutualité Française prend acte de l’intention des pouvoirs publics de reformer le système de pharmacovigilance et demande à ce que ce soit fait dans les plus brefs délais. Elle appelle à la plus grande transparence et au débat public autour de cette réforme qui doit aller au delà de la seule pharmacovigilance pour concerner l’ensemble de la politique du médicament sans faire l’impasse sur l’influence directe ou indirecte des laboratoires. Pour y contribuer, elle va prochainement présenter des propositions en matière d’autorisation de mise sur le marché, de pharmacovigilance, d’évaluation des médicaments et sur la place des différents acteurs.
La Mutualité Française rappelle que le rapport bénéfice/risque pour évaluer les médicaments doit avoir comme priorité la santé des patients et non le profit des laboratoires.
Elle considère également que l’absence d‘investissements publics suffisants dans les domaines de la formation, de la recherche, du soutien aux publications…, permet à l’industrie pharmaceutique de prendre une place exorbitante qui aliène l’indépendance des prescripteurs. Cette situation est d’autant plus inacceptable que c’est finalement la collectivité qui finance cette action des laboratoires à travers le prix du médicament.
Enfin, concernant l’indemnisation légitime des patients, la Mutualité Française ne comprendrait pas que la solidarité nationale intervienne en lieu et place du laboratoire Servier qui a bénéficié de l’utilisation indue du Médiator®. Elle sera aux côtés des mutualistes victimes dans cette affaire.