Cancer du sein : de l’humour pour lever les freins au dépistage

Lundi 19 octobre s’est tenue la représentation « La Ronde des Femmes » dans le cadre d’Octobre Rose. Il s’agit d’une pièce de théâtre qui sensibilise au dépistage du cancer du sein. Près de 30 personnes ont assisté à l’événement, organisé par
M comme Mutuelle en partenariat avec la Mutualité Française Picardie, salle Paringault à Saint-Quentin.

« Tu ne peux plus sortir dehors, il y a le cancer à l’extérieur »

Tout commence avec le personnage de Josette qui fête ses 70 ans et qui reçoit pour l’occasion un courrier l’invitant au dépistage organisé du cancer du sein. Très vite se posent des questions à la fois pratiques et essentielles relatives à l’examen de dépistage : perte de temps, coût exorbitant, palpation de la poitrine par un inconnu, ou sur le résultat tant redouté du dépistage : aplatissement ou ablation des seins, solitude. Plusieurs personnages se succèderont au domicile de Josette pour lui faire part de leurs peurs ou au contraire, des bienfaits du dépistage. Tous se connaissent puisqu’ils occupent le même immeuble que Josette : la concierge anxiogène, la mère de famille débordée, la baba cool, l’adolescente fantasque …

Un scénario hilarant pour décomplexer le dépistage et dédramatiser la maladie 

La pièce de théâtre est jouée par la compagnie nordiste La Belle Histoire. « La pièce a été pensée il y a 4 ans pour être jouée une seule fois (rires) ! Depuis, elle sillonne le nord de la France, à l’appel d’organismes de prévention santé », nous livre Josette, enfin Audrey de son vrai prénom, comédienne de la compagnie de théâtre.

Angélique, son binôme sur scène, explique : « nous proposons quelque chose de différent, un théâtre citoyen. La pièce présente une palette de personnages tous différents. Et même en exagérant leurs traits de caractère, chaque personnage reflète un peu de chacun d’entre nous. Notre théâtre n’est surtout pas donneur de leçon. L’humour, le décalage ou l’exagération invitent à la réflexion ». 

Un ton rassembleur qui ouvre le débat

Les échanges se sont invités à l’issue de la pièce, entre spectateurs avertis venus pour le divertissement et malades en rémission, curieux ou sensibles aux questions de santé.

Nicole : « c’est la deuxième fois que je vois la pièce avec mon mari alors évidemment, on ne découvre rien sur le dépistage mais la pièce nous fait beaucoup rire ! Je reçois les papiers tous les deux ans et je fais le dépistage à chaque fois. Certaines disent que la mammographie est très douloureuse, moi je ne sens rien ! ». Sa voisine George ajoute « je suis venue tout à fait par hasard à la pièce, je ne suis pas vierge de connaissances mais je ne savais pas quelle était la démarche pour se faire dépister à mon âge. Bien que très drôle, je trouve le scénario plutôt réaliste ».

Une dame plus âgée nous confie : « c’est une bonne chose de recevoir une invitation au dépistage chez soi mais quand vous êtes seule chez vous, la peur vous ronge et vous ne trouvez pas le courage de franchir le pas. L’invitation reste accrochée au frigo jusqu’au jour où vous la décrochez pour la jeter. C’est important de ne pas aller seule au dépistage. Ma fille m’accompagne à chaque fois ».

Jean-Luc Watteau, Président d’Aisne Préventis clôt le débat : « le sujet est traité avec beaucoup d’humour mais cela nous prend quand même au fond de nous-mêmes ! Je suis passé par là, les comédiennes ont mis en scène une vraie réalité : on essaye de ne pas impacter la famille, on réagit de fait égoïstement. Un conseil : ne jetez pas vos invitations, pensez à vos familles et faites ce dépistage ! ».

Ce qu’il faut retenir du dépistage organisé

– Il s’adresse aux femmes de 50 à 74 ans,

– Il est gratuit, sans avance de frais,

– Il commence par un courrier d’invitation à se faire dépister tous les 2 ans à partir de 50 ans (envoi par l’association qui gère le dépistage organisé sur votre département),

– Il nécessite un examen en 2 étapes : la palpation des seins suivie d’une radio appelée mammographie,

– Les résultats de l’examen sont communiqués par courrier ou par le médecin.