Notre société est confrontée à un triple enjeu générationnel. Un mouvement de défiance de la jeunesse s’étend envers certaines institutions, notamment politiques. 30% seulement de jeunes déclarent avoir confiance dans le Parlement alors qu’ils étaient 46% en 1981. Comment contribuer avec la jeunesse au renouvellement de la nécessaire vitalité démocratique ? Comment permettre à cette jeunesse de plus s’émanciper ?
Par ailleurs, la part des personnes de plus de 65 ans dans la population française est passée en 20 ans de 16 % à 21 %. Ce vieillissement de la population s’accélère depuis 2011, avec l’arrivée à 65 ans des générations nées après-guerre. Bientôt ces générations atteindront le grand âge. Ces tensions démographiques, qui affectent déjà fortement les systèmes de retraite et de santé, vont demain accentuer les besoins de couverture de la perte de l’autonomie. Comment adapter notre système protection sociale à cette transition démographique ?
Enfin, notre société connait une forme d’« archipelisation » avec des groupes ayant des modes de vie et des visions du monde dissemblables. S’ils restent malgré tout reliés par des interactions régulières, s’ils partagent des traits culturels communs, ces groupes pourraient avoir tendance à s’éloigner les uns et les autres. L’âge, la génération peuvent à cet égard constituer un élément de fragmentation, alimenté par une critique du système de protection sociale, dont les transferts, par construction, sont majoritairement dirigés vers les personnes âgées. Comment prévenir ces tensions intergénérationnelles ?
Pour la Mutualité Française, il convient :
- De proposer des solutions aux plus jeunes afin de leur permettre de s’émanciper plus facilement, notamment en matière de logement
- De mieux couvrir l’ensemble de la population en prévoyance, sur la durée de la vie active
- D’encourager le développement pour tous d’une épargne adaptée et des solutions mutualistes en matière de retraite
- D’engager une stratégie solvabilisée et ambitieuse de prévention et d’accompagnement de la perte d’autonomie
- De conforter et d’encourager les solidarités, l’aide et l’entraide, notamment en accompagnant mieux les aidants qui ont un rôle si essentiel