La Mutualité Française et plusieurs partenaires engagés dans la lutte contre le tabac veulent faire respecter l’interdiction des zones fumeurs dans les lycées. Suite à l’état d’urgence, celles-ci sont en effet apparues en toute illégalité dans certains établissements scolaires.
La Mutualité Française, aux côtés notamment des membres de l’Alliance contre le tabac et de la Croix-Rouge française, lutte pour la suppression des zones fumeurs dans les lycées. Ces dernières, pourtant interdites, sont en effet réapparues suite à la mise en place de l’état d’urgence après les attentats du 13 novembre 2015.
Après ces attaques, une circulaire du 25 novembre 2015 a interdit la sortie des élèves durant les pauses récréatives afin d’éviter les attroupements devant ou aux alentours de ces établissements. Elle stipule qu' »en lycée, des zones spécifiques peuvent être aménagées au sein des établissements scolaires dans les espaces de plein air pour éviter que les élèves ne sortent du lycée pendant les interclasses ».
Des zones fumeurs jugées illégales
« La spécificité de ces zones n’est pas précisée, mais elle a été interprétée par de nombreux proviseurs comme relative à la possibilité de fumer », indiquent la Mutualité Française et ses partenaires dans le dossier de presse sur l’interdiction du tabac dans les lycées. Ces acteurs rappellent que l’existence de zones fumeurs dans les lycées contrevient à l’interdiction de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif.
Leur existence est également incohérente « avec les autres mesures de prévention concernant les jeunes, en particulier la limitation de l’accessibilité aux produits du tabac par l’interdiction de vente de ces produits aux mineurs », expliquent-ils.
Par une décision rendue le 21 avril 2016, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise leur a donné raison, jugeant illégale la mise en place de zones fumeurs dans des établissements scolaires. Ce jugement somme donc les proviseurs des établissements concernés de mettre un terme à l’existence de ces zones.
La Mutualité Française considère le tabagisme « comme un sujet majeur de santé publique et se montre très préoccupée par ce problème, notamment chez les jeunes », déclare Annabel Dunbavand, conseillère médicale de la présidence de la Mutualité.