C’est dans le cadre du « mois de l’Economie Sociale et Solidaire » que la Mutualité Française Picardie, en partenariat avec « l’ADOSEN prévention santé MGEN », organisait mardi 20 novembre en début de soirée à Beauvais, une table ronde sur le don et la greffe. Les objectifs de la soirée : comprendre le don, aborder les questions de bioéthique ou encore partager les expériences de chacun…
« Le plus gros problème, c’est l’indifférence » introduisait Philippe Barrier devant la vingtaine de personnes venues débattre du don d’organes. Doublement greffé depuis 1995, ce philosophe, écrivain lauréat de l’académie de médecine en 2011, Docteur en sciences de l’éducation, est un expert dans le domaine. Pour l’accompagner, Sylvain Depret et Angélique Janssens, tous deux coordinateurs de greffe au GHPSO (Groupe Hospitalier Public du Sud de l’Oise).
On peut regretter que l’assistance ne fût pas à la hauteur des débats, mais c’est petit à petit que l’on fait évoluer les idées. Les participants ont largement échangé et obtenu les réponses à l’ensemble de leur questionnement. « Nous réalisons un exposé sur le don » confiaient deux jeunes lycéens présents, heureux de pouvoir participer à une telle manifestation. De nombreuses questions d’ordre technique ont pu être abordées : l’âge du donneur, la durée de vie du greffon, les organes et tissus transplantables, les conditions nécessaires au don, les causes de rejets ou même le coût d’une greffe. Mais aussi des questions relatives à la bioéthique : le consentement présumé, l’anonymat, la religion, ou encore l’énorme difficulté de répondre à la question du don suite au tragique décès d’un enfant.
« Pour un homme ou pour une femme, le don de ses organes, après son décès, est une démarche personnelle et uniquement personnelle. On ne peut en décider à la légère et négliger une réflexion éclairée. L’important est de communiquer ce choix à ses proches afin de les décharger d’une décision difficile et douloureuse lors de son propre décès » déclarait Philippe Barrier. Sylvain Depret ajoutait : « de cette manière, on peut espérer réduire la longue liste d’attente des receveurs et tenter de pallier à la rareté des greffons en France ». De riches débats conclus par Philippe Barrier : « Par son anonymat, le don est un geste universel. Un être humain qui donne à un autre être humain ».