Lieu d’expression de la démocratie mutualiste, l’Assemblée générale de la Fédération nationale de la Mutualité Française, réunissant 652 délégués, a élu, ce 5 octobre, Éric Chenut à sa présidence pour un mandat de cinq ans. Il succède ainsi à Thierry Beaudet, élu en mai dernier à la présidence du CESE, Conseil économique, social et environnemental.
Temps fort de la démocratie mutualiste, l’Assemblée générale de la Fédération nationale de la Mutualité Française élisait aujourd’hui son nouveau président à la maison de la Mutualité. Deux candidats sollicitaient les suffrages des adhérents : Jean-François Furet-Coste, président de Solidarm, la mutuelle sociale des forces armées et président du Système fédéral de garantie (SFG), général de corps aérien (2S) et Éric Chenut, administrateur délégué du groupe MGEN, administrateur du groupe VYV, vice-Président de la FNMF. Éric Chenut a remporté l’élection avec 71,5% des suffrages.
« Agir ensemble »
« Je suis fier de présider un mouvement qui démontre au quotidien son utilité sociale pour améliorer l’accès aux soins pour tous. Les mutuelles, aux côtés des autres professionnels du secteur de la santé, seront mobilisées pour relever les défis sanitaires et sociaux à venir » explique Éric Chenut.
Saluant l’action de son prédécesseur Thierry Beaudet, Éric Chenut a présenté les réflexions qu’il entend porter pour « agir ensemble » et construire un projet fédéral d’une mandature qu’il qualifie d’exigeante et ambitieuse et qui va coïncider avec une nouvelle mandature présidentielle.
« Nous sortons de deux années extrêmement difficiles avec la crise du Covid et beaucoup d’incertitudes planent encore sur l’avenir. Cependant, nous devons tirer tous les enseignements de cette crise. Ce sera la priorité de mon mandat, qui vient de commencer : être force de propositions pour améliorer notre système de santé et de protection sociale » rappelle Éric Chenut.
Soulignant que la Mutualité Française est une construction humaine et non l’affaire d’un seul dirigeant, Éric Chenut a la volonté de représenter le mouvement dans toute sa diversité et toutes ses sensibilités. Pour mener à bien son projet, il a le souhait de s’appuyer sur l’ensemble du mouvement, petites et grandes mutuelles. Il aura à ses côtés la nouvelle directrice générale de la Mutualité Française, Sévérine Salgado, qui a pris ses fonctions le 1er juillet.
Quelques minutes après son élection, lors de l’Assemblée générale de la FNMF 2021, Eric Chenut a détaillé ses ambitions pour le Mouvement et appelé les mutualistes à « Agir ensemble ».
Quelques minutes après son élection, lors de l’Assemblée générale de la FNMF 2021, Eric Chenut a détaillé ses ambitions pour le Mouvement et appelé les mutualistes à « Agir ensemble ».
Votre confiance m’oblige autant qu’elle me touche
« Je tiens tout d’abord à vous remercier pour votre confiance. Elle m’oblige autant qu’elle me touche. Cette campagne a témoigné de notre maturité démocratique, merci à Jean-François Furet-Coste pour son engagement …
Merci à Thierry Beaudet, notre Président durant cette dernière mandature. Tu as su défendre la Mutualité trop souvent attaquée, promouvoir son action, innover, créer des communs nouveaux entre nous. Et tu as su porter haut l’étendard de la Mutualité jusqu’à la Présidence du CESE par ta capacité à rassembler sur ton nom et ton talent ». C’est par ces remerciements, qu’Eric Chenut a débuté son premier discours en tant que Président de la FNMF.
Ses priorités
Il a ensuite précisé ses priorités : « Profitons des travaux engagés par le Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie (HCAAM) sur les périmètres de l’assurance maladie obligatoire et complémentaire pour proposer un nouveau pacte privilégiant le « care », pour autant que l’on nous associe et qu’on nous octroie les marges de manœuvre pour innover, comme nous l’avons fait tout au long de notre histoire.
Rappelons à nos contempteurs que l’étatisation de l’assurance maladie n’est en rien la garantie d’une meilleure acceptation de la contribution aux solidarités, vue la défiance vis-à-vis de l’Etat, surtout si elle sous-tend la mise en œuvre d’un bouclier sanitaire…
En 2022, à l’aune du succès de « Place de la Santé », nous aurons à porter l’ensemble des enjeux de la protection sociale au cœur du débat public. Nous aurons à appréhender la santé dans sa globalité, dans une approche holistique « one health », pour développer les protections sociales répondant aux besoins, et ainsi de capitaliser sur notre posture d’acteur global de santé.
Son appel aux jeunes
Il a aussi adressé un message aux jeunes, les incitant à s’engager en mutualité : « Nous avons intérêt à montrer aux jeunes en quoi et pourquoi la Mutualité est un mode d’entreprendre participatif, moderne, porteur de sens dans lequel beaucoup peuvent se reconnaitre et se projeter, en termes d’insertion professionnelle, en termes d’engagement et d’actions, ou pour y trouver des accompagnements dont ils auront besoin pour leurs vies personnelle, professionnelle ou familiale… Dans le cadre de nos travaux sur l’entraide en mutualité, entre les générations et entre les territoires, je nous invite à faire une place aux jeunes, pour avec eux, imaginer ce que pourrait être un plan d’actions sur ces questions ».
Ses vœux pour la FNMF
Eric Chenut a dressé le portrait de la FNMF qu’il appelle de ses vœux : « La Fédération doit à la fois être un syndicat professionnel, facilitateur de l’action et du développement des entreprises mutualistes, et un acteur partie prenante du mouvement social…
D’ici au Congrès, avec les Directions de la Fédération, sous l’impulsion de Séverine Salgado, Directrice générale de la FNMF, avec l’appui des instances, je souhaite que nous mettions tout en œuvre pour conforter la visibilité de la Mutualité Française auprès de l’opinion, des relais d’opinions et de nos partenaires, l’ensemble de l’Economie Sociale et Solidaire ».
Son message aux mutualistes
Et il adressé une invite aux mutualistes : « Ensemble, d’ici au Congrès de Marseille en septembre 2022, je vous propose que nous prenions le temps de nous accorder sur ce qui fait notre identité mutualiste, sur nos communs, sur ce qui caractérise la raison d’être de la Mutualité ! ».
Faire que la FNMF soit demain la « force du nous pour la mutualité du futur !
Enfin s’inspirant de la citation de René Char, Eric Chenut a conclu sur ces mots : « : Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque. À te regarder, ils s’habitueront. C’est ce que je nous invite à faire ensemble.
Retrouvons l’insouciance de nos prédécesseurs quant à nos intentions, inventons les réponses dont nous avons besoin pour développer l’action mutualiste. Rêvons en grand !
Faisons-en sorte que pour toutes et tous : la FNMF soit demain la « force du nous pour la mutualité du futur ! »
Un militant engagé
Agé de 48 ans, Éric Chenut est attaché d’administration de l’Etat depuis 2002.
Juriste de formation, il est engagé dans le mouvement mutualiste depuis ses 20 ans. Etudiant à l’Université de Nancy 2, Éric Chenut fonde en 2000 La Mutuelle des étudiants (LMDE).
Son parcours militant se poursuit lorsqu’il rejoint le groupe MGEN en 2003 comme administrateur. Il sera président de la section Meurthe-et-Moselle pendant huit ans, puis il devient délégué national aux établissements de 2011 à 2013, vice-Président aux questions de santé, sanitaires et sociales de 2013 à 2017 et vice-Président délégué en charge du Budget, des Finances, des Risques et des Partenariats de 2017 à 2021. Il est actuellement administrateur délégué au sein du groupe MGEN.
En parallèle, il préside l’ADOSEN, association de prévention MGEN, en charge de la sensibilisation aux sujets de santé, citoyenneté et solidarité dans le secteur éducatif, thématiques qu’il lui tient particulièrement à cœur. Il s’engage également auprès de la Fondation d’entreprise pour la santé publique MGEN, qu’il préside depuis 2014.
Éric Chenut est aussi administrateur du groupe VYV et vice-Président délégué de VYV 3 depuis 2017, membre du Conseil de surveillance de la Fondation de l’Avenir et préside désormais la Fédération nationale de la Mutualité Française.
Son engagement s’est toujours inscrit dans la perspective de l’émancipation individuelle et collective. Une réflexion nourrie par l’expérience mutualiste, par ses nombreux engagements associatifs, au sein notamment de la Ligue des Droits de l’Homme, de l’APAJH ou comme président de Droit au savoir de 2008 à 2012 mais aussi par l’exigence qu’implique au quotidien son handicap, une cécité totale depuis l’âge de 23 ans.